Lizaé vient de dévoiler son premier EP nommé "Ecotone" qui révèle aussi sa nouvelle identité artistique ! Après un premier titre annonciateur de sa quête identitaire sorti en 2018, "Chrysalides", l'artiste confirme prendre le chemin de l'electro-organique après avoir commencé par le Jazz/Gospel. Récit d'un changement de cap, avec toujours autant de talent.
ON LA DÉCOUVRE... AVEC SON PROJET JAZZ
On découvre Liza Edouard au hasard d'un clic en 2017, alors qu'on recherche un groupe pour rejoindre la programmation d’un bal swing pour la Fête de la Musique. On tombe alors sur sa sublime reprise de “It don't mean a thing” et depuis, on l’invite à interpréter ses standards dans divers lieux du quotidien. Celle qui ne s’appelle pas encore Lizaé semble, à l’époque de notre rencontre, vivre dans un club de jazz new-yorkais plutôt select’. La voix swing, le répertoire jazz, le look des Années Folles, l'habit des twenties lui va à la perfection. Je ne parle pas de la robe à franges mais celle de la femme énergique qui chante puissamment, la tête haute en ouvrant largement ses bras pour libérer sa voix. Elle redonne vie aux grandes Ladies : Nina Simone, Sarah Vaughan, Billie Holiday, qui auraient sans doute apprécié sa maîtrise musicale.
La route du Jazz, elle la suit après de longues études à l'École Nationale de Musique d'Evry. Elle rejoint alors le Paris Swing Machine pour trois albums et 500 concerts, la chorale Gospel pour 100 voix, les choeurs de Matt Pokora ou Chimène Badi, le nonette de jazz Trocadéro Jazztet n'Sisters, la comédie musicale Gospel sur la Colline aux plus de 50 représentations aux Folies Bergère puis dernièrement La nouvelle revue du bal Blomet.
Un début de parcours prometteur où le Gospel et le Jazz se tiennent par la main... mais pour se rendre définitivement autre part qu’au cabaret. Liza Edouard devient Lizaé et change de cap.
ON LA RETROUVE... AVEC UN EP ELECTRO-ORGANIQUE
Exit le Jazz ancestral, Liza renoue avec son époque musicale, pop et électrique et annonce ”un véritable coming out artistique”. On l’attendait depuis 2018, dès la sortie d’un premier titre évocateur Chrysalides où son changement de cap artistique est annoncé en musique et en images. La pochette montre Liza enveloppée dans un cocon holographique sur fond noir tandis que le clip la fait apparaître par jeux de lumières à travers des draps translucides, dans un sombre univers. Deux illustrations de sa chrysalide offertes au public, en attendant de lui déployer ses ailes. Et c’est désormais chose faite.
En Juin 2019, Liza sort son premier EP nommé Ecotone qui signifie “une zone de transition écologique entre deux éco-systèmes”. Transition ou éclosion, peu importe, cet opus peint surtout la nouvelle identité électro-poétique de Liza.
Dans ses 4 nouveaux titres (en plus de Chrysalides), les sonorités y sont organiques et paradoxalement synthétiques, comme si on écoutait la nature mais sous une serre technologique. Les textes, en français, évoquent la renaissance, de soi et des autres à l'instar de celle de Lizaé. Dans ces textes si bien écrits, si subtils, si vrais, chacun peut y comprendre le message de liberté qu’il a besoin d’entendre. Dans La vie est enfin de retour, on se nourrit d’une injonction à re-naitre “retrouve la verticale, dé-courbe moi donc cet échine (…) retrouve l’allure triomphale”. Tandis que dans Effeuillage, c’est l’autre que Liza a envie de mettre à nu comme on aimerait déshabiller quelqu’un pour mieux le comprendre “Laisse moi t’effeuiller, pour que je puisse voir tout ce que tu retiens, que tu tiens serré qui me met à l’écart, moi qui te veux du bien, qui tu veux salement du bien !”. Dans une Forme de Vie, on imagine le récit d’une émancipation “ces chaînes bien que végétales m’empêchent d’avancer”.
Des textes puissants qui donnent envie de se trouver soi-même comme Liza le fait, aux oreilles de tous, avec puissance et élégance.
Côté image, Liza a repris des couleurs après l’obscurité du clip Chrysalides. Sur la pochette, un fond jaune l’illumine comme une auréole solaire. Son visage, réalisé en collage, est couronné et laisse couler un diamant en guise de larme. Une tristesse qui permet finalement de se remettre à briller.
ON Y CROIT CAR ... LIZA A TROUVÉ SON IDENTITÉ ARTISTIQUE
Alors qu’elle a commencé par le jazz-gospel pour trouver sa voie dans l’electro-pop, Liza n’est cependant pas revenue en opposition à ses débuts ce qui aurait pu l'amener en quête d'un nouveau public. Transposée à l’époque actuelle et plus proche de la nature, elle continue de camper à nos yeux la posture féminine qui s’émancipe à travers la musique, rend bruyante ses revendications et audible sa quête identitaire.
Liza Edouard est devenue Lizaé mais Liza est toujours là, artiste talentueuse et prometteuse qui impose son style. Elle a désormais un univers singulier qui lui est propre mais dans lequel tout le monde peut se refléter. Ne reste plus qu'à l'écouter et se l'approprier : Écoute !