Dans leur nom, il y a des battements d’ailes et des fjords au soleil couchant. A l’image de leur musique, rêveuse, irréelle, à l’émotion pourtant palpable. Øllebirde vient d’ici, d’ailleurs et de nulle part à la fois. Un groupe qui s’est constitué autour de deux garçons et une fille, tous musiciens, tous compositeurs.L’histoire commence il y a trois ans, lors d’une jam session dans une cave londonienne. Fabrice et Jeremy ont traversé la Manche pour se confronter à un public nouveau, Margot est là en touriste, mais s’empare du micro. L’alchimie est presque immédiate, le duo va bientôt devenir trio.Flashback. Quand les deux garçons se sont rencontrés, l’un voulait se perfectionner à la guitare, l’autre donnait des cours. Le prof et l’élève ont vite abandonné gammes et leçons pour créer ensemble une musique bien à eux. Maquettes, tâtonnements, entente cordiale. Ne manquait qu’une pièce à ce puzzle artistique. C’est Margot qui va apporter ce supplément d’âme et de voix : étudiante en droit, entre chant et piano elle ne pense pourtant que musique depuis son enfance. La fusion est évidente, la complicité instantanée. L’une chante, l’autre aussi, le troisième arrange, tous jouent et composent. Réfugiés à la campagne le temps d’un week-end, les voilà déjà à la tête de plusieurs chansons. Suivront concerts et tournées entreParis et Bruxelles, compos et reprises, parfois en première partie d’artistes plus confirmés. Et, enfin, l’enregistrement de ce premier EP, précurseur d’un album à venir.Pas facile de décrire avec des mots la musique d’Øllebirde. Pas plus qu’avec des références, même si leurs influences vont de Nirvana à London Grammar, en passant par Bowie, Radiohead, Red Hot Chili Peppers, Nada Surf ou The National. Une inspiration résolument anglo-saxonne, illustrée par le choix de la langue dans laquelle ils s’expriment. Quand on leur demande de mettre un nom sur leur musique, ils parlent de "pop mélancolique". C’est vrai, mais bien plus que ça. Des ballades émouvantes et aériennes qui mêlent électronique et acoustique, envolées de cordes et riffs de guitare, parfois rehaussés de rythmiques implacables. A l’image de "You let me down", premier single hypnotique composé presque par accident et qui met en valeur la voix exceptionnelle de Margot, aussi ardente que sensuelle, aussi délicate qu’acrobatique. Les cinq titres qui composent ce premier EP, co-arrangés par Fabrice et Clément Libes, sont tous empreints de cette émotion sans emphase, aux harmonies imparables et aux textes évocateurs : "Find You", questionnement sur la réalité amoureuse, "Misery", inspirée par en partie par le film de Ken Loach Moi Daniel Blake, "Everything", remise en question autour d’un univers qui s’écroule et "With You", clou du disque, commémoration quasi symphonique de souvenirs mêlant enfance et vie amoureuse. Un premier EP en forme de révélation, qui marque l’envol d’un jeune groupe à la maturité déjà impressionnante. Øllebirde, sacrés oiseaux .